/ / /

Voltaire-Rousseau ? Autant  dire deux frères ennemis. Frères en philosophie, en audace, ennemis dans leur rapport au monde et à l’humanité. L’un est mondain, jouisseur, engagé dans un combat infaillible contre « l’infâme », c’est à dire la tyrannie et le fanatisme religieux, et parie sur le progrès des « Lumières » des sciences et de la raison .L’autre est misanthrope, bileux, solitaire, défenseur passionné d’une sensibilité nouvelle, attachée à l’émotion et à la quête de l’authenticité.  Jean –François Prévand a imaginé une rencontre des deux philosophes, à Ferney, la propriété de Voltaire. Rousseau vient s’enquérir de l’auteur d’un pamphlet assassin qui ridiculise sa personne et ses œuvres. Une conversation s’engage qui devient peu à peu une querelle où la verve pragmatique et leste de Voltaire a finalement raison des arguments sensibles de Rousseau. Cette œuvre brève  réussit le tour de force de rendre vivants, incarnés, présents par le théâtre,  les débats des Lumières à travers deux personnalités subtiles et attachantes. Voltaire et Rousseau,  icônes de la pensée française, sont ici descendus de leur piédestal pour nous dire simplement l’actualité de leurs propos.

 

Par ce choix, la Cie Les L., confirme son attachement à un théâtre curieux de débats, engagé dans la transmission, la diffusion plus large  et la  relecture d’un patrimoine philosophique utile à la compréhension des enjeux contemporains. Ce spectacle, à l’intention des scolaires, se situe dans la même perspective que Adam Smith Le Grand Tour.

Gérard David

 


 

 

VOLTAIRE-ROUSSEAU

 

 

De Jean-François Prévandvoltaire2-01-copie-1

Mise en scène de Gérard David

Avec: Eric André (Voltaire) et Jean-François Coffin (Rousseau)

Scénographie-Lumières: Johann Ascenci

Costumes: Anne Vergeron

 

Coproductions : Ville de Mérignac et Conseil Général de la Gironde

 

Création le 2 juin 2014 à la salle de la Glacière de Mérignac dans le cadre de la biennale de théâtre de la Ville « Circulez y’a du théâtre à voir »


Synopsis

Chassé de l'Île Saint-Pierre, Rousseau ne sait où se réfugier. Il rend donc une visite imprévue à celui qu'il tient pour le responsable de tous ses maux : Voltaire. Il le soupçonne notamment d'avoir écrit sous pseudonyme un pamphlet qui a révélé au monde entier que l'auteur de l'Emile, un traité sur l'éducation, avait commencé par abandonner ses cinq enfants à l'assistance publique.

 

 C'est donc à une véritable "scène de ménage" que l'auteur nous convie en mettant face à face deux êtres que tout, à la fois, oppose et rassemble. Une confrontation tonique et savoureuse, bien loin des envolées philosophiques et intellectuelles que l'on attribue généralement aux deux compères... même s'il est évidemment question entre autres de théâtre et d'éducation.

 Voltaire Rousseau, cela sonne décidément comme un match de boxe, un pugilat entre deux conceptions majeures du monde et de l'utilité de la culture.

 

POUR EN SAVOIR PLUS : 

Dossier de presse

9-Voltaire-Rousseau PHOTOS-Voltaire-Rousseau

Galerie photos


LE FETICHISTE

de Michel Tournier

 

 

 

 

Visuel le fétivhiste

 

 

Mise en scène : Gérard David

Avec : Eric And

 

DOSSIER DE PRESSE : link

 

"Le collant et le flottant. Je me suis toujours demandé ce qui a le plus de charme. Il y a deux écoles. Le collant, bien sûr, ça épouse les formes, et en même temps, ça les tient, ça les affermit. Mais ça manque d'imagination, ça ne parle pas. C'est sec, laconique, c'est pète-sec. Tandis que le flottant, le flou, c'est ça qui fait rêver ! C'est bavard, c'est une improvisation continuelle, ça invite à glisser la main"

 

Michel Tournier

 

 

 

 

Martin, voilà un nom qui promet une vie d'une banalité sans pli et sans accroc. Pourtant, il faut compter sur le destin qui trame toujours quelque chose : pour Martin, c'est la rencontre d'Antoinette et de sa petite culotte !

Sa vie est désormais tracée : il sera fétichiste.

Martin a la fibre sentimentale, au sens propre, il ne peut aimer son Antoinette que par falbalas interposés.

Pour lui, la nudité est sa maladie, le corps dévêtu une pièce de viande, et l'amour et l'érotisme exigent de la tenue, de la retenue.

On peut voir dans ce personnage de fou raisonnable, cocasse et tragique, une filiation théâtrale avec Baudelaire fasciné par l'artifice, le maquillage, les passantes aux voluptueux atours.

On peut entendre aussi dans ce texte un contrepoint à des réalités contemporaines que sont les obsessionnelles et délirantes nudités des images et l'auto fétichisme des corps percés et tatoués.

 

Gérard David